De Bellegarde, douze cloches résonnent sur le Razès.

Bellegardois(e)s connaissez vous l'histoire des 12 cloches qui agrémentent notre clocher, tour de garde qui était le donjon de l'ancien château féodal que les Du Pac reconstruisirent par la suite plus au sud ? Cet édifice fera l'objet d'une autre « histoire ». Toutes ces cloches ont des «  parrains et marraines ». Etant une passionnée de l'histoire de mon village d'adoption, je me suis renseignée auprès des archives départementales de l'Aude qui m'ont adressé, très aimablement, des copies d'articles de presse. Ceux-ci ont été recensés par Claude Seyte dans «  La revue de presse campanaire audoise », tome 2, avril 1991 ( A.D. Aude, C°518/2). Voici l'article paru dans « La semaine religieuse » de 1924. «Bénédiction du carillon". « Mardi matin 10 juin, la cloche de Bellegarde appelait les paroissiens et leurs nombreux invités, à une charmante fête. Dans la coquette Eglise, admirablement parée, onze nouvelles cloches étaient placées devant le chœur ; chacune d'elles revêtue de dentelles entourées de fleurs. « Ces onze cloches généreusement offertes à la paroisse, doivent dorénavant doter la paroisse d'un carillon synthétique ; elles formeront avec l'ancienne cloche, le carillon complet, la gamme chromatique. « Elles sont l'œuvre de la réputée maison Vinel de Toulouse. Le très actif curée de Bellegarde, s'était mis au diapason de la générosité de ses paroissiens, et eût la joie de voir 25 prêtres répondre à son appel. Citons parmi eux ; M. le chanoine Combes, M. le chanoine Salomon, curé doyen de Chalabre, et M. le chanoine Bouïssou, aumônier à Toulouse. « A 10 heures messe solennelle, relevée par le beau chant des jeunes filles de la paroisse. M. le chanoine Bernies, archiprêtre de Limoux, qui préside la solennité, nous dit dans son beau discours : «  La cloche est la messagère du devoir, elle annonce les joies célestes et terrestres, elle est la consolatrice des afflictions, le témoin de tous les grands actes de notre vie. » L'attention soutenue de l'auditoire, , montre combien ce discours est appréciée. « A deux heures, l'Eglise est à nouveau envahie, plusieurs ne peuvent trouver place. Après le chant des prières liturgiques, M. l'archiprêtre procède à la bénédiction des cloches, et aussitôt sont invités à faire tinter les cloches, les parrains et marraines. ( Dans son étude Campanes pays d'Aude », Claude Seytes mentionne certains donateurs des différentes cloches. Il a relevé les noms suivants : Gabrielle Nicolas ; Emile Albert ; Bernard Laporte ; Palmyre Nicolas ; Louise Rance ; Antonin Malacan, curé ; A. Andrieu et divers paroissiens de Bellegarde : Mrs. Amédée Simon ; Joseph Mot ; Rougé Estrac ; Armand Bouissou ; Paul Gellis ; Georges Sibra ; Aubin Rougé ; Firmin Bourrel ; Marc Bosc ; Numa Fontaneau ; François Barbe ; et Mes. et Mlles. Pauline Cassaing ; Anne-Marie Rougé ; Mélanie Cathala ; Denise Bajoce ; Madeleine Turcy ; Germaine Sibra ; Céline Richou ; Marie Bourrel ; Marie Callixte ; Marie-Rose Monié ; Marie Rougé Estrac. « Une bénédiction de cloches, c'est un baptême avec dragées – et il y a eu large distribution. La joie est communicative, et chacun veut faire sonner les cloches ! C'est le branlebas, mais elles résistent...elles ne sont pas en chocolat ! M. l'archiprètre termine la cérémonie et adresse à tous sincères félicitations. « Belle journée de Bellegarde ; elle restera une journée de juste fierté pour la paroisse, et pour le vieil ami, M. le curé, dont j'ai constaté la joie muette, une consolation et un espoir. Le Curé de Ferran. » ( Ferran étant un petit village située à côté de Gramazie).