dimanche 19 décembre 2010

Un peu d'histoire au-delà de Bellegarde-du-Razès. ( article paru dans le journal "La Dépêche du Midi" du 19 décembre 2010)

Quand l'évêché était à la cité ( VI- XVIe).
Les Carcassonnais ont l'habitude de voir le palais épiscopal dans la ville basse, mais il n'en fut pas toujours ainsi. En effet, dès que la ville eut un prélat, celui-ci résida dans la Cité, et y demeura jusqu'aux approches de la Révolution. L'évêché se trouvait, très logiquement, à côté de la cathédrale Saint-Nazaire, sur l'emplacement, approximativement, de l'actuel hôtel de la Cité.
Dans le premier texte qui le concerne, en 1034, le prélat évoque, certes sa chapelle mais aussi ses cuisines, ses chambres et ses écuries, car les évêques de cette époque, apparentés aux familles comtales, mènent généralement une existence princière, avec camérier, économe, sénéchal et bouteiller..
SIMON DE MONTFORT ET SAINT-DOMINIQUE.
Au milieu du XIIe siècle, alors que s'édifie la partie romane de Saint-Nazaire, nous apprenons que le bâtiment a été reconstruit en belles pierres. Saint Dominique, familier de Simon de Montfort, y séjourne quelque temps, car il baptise en 1211 la 3e fille du comte, puis en 1214 bénit le mariage de son fils Amaury, après avoir prêché le carême de 1213 dans la cathédrale..
Quelques années plus tard, les Inquisiteurs, pendant au moins une dizaine d'années, interrogent dans l'évêché les suspects d'hérésie en présence de l'intendant de bouche de l'évêque. Par ailleurs, des réunions importantes s'y déroulent, ce qui laisse supposer des locaux assez vastes ; ainsi, en 1275, le conseil de guerre du roi y prépare la défense des frontières en vue d'une possible attaque du roi d'Aragon Pierre III..
Au XIVe siècle, l'entretien du bâtiment avait été négligé ; dès cette époque, les évêques montraient en effet un goût de plus en plus prononcé pour leurs possessions de la ville basse, jugée plus agréable que celles de la Cité, si bien qu'il fallut procéder à des travaux de restauration..
L'ENCLOS DU PALAIS EPISCOPAL.
Dans l'espace occupé aujourd'hui par le théâtre Jean-Deschamps et ses abords, se trouvait au Moyen Âge le cloître des chanoines attachés à la cathédrale. Au-delà, l'évêché occupait un vaste espace allant jusqu'à la muraille intérieure, de la tour de l'Inquisition à la tour de Cahuzac, sur plus d'un hectare..
En 1280, la paix apparemment revenue, des constructions reçurent l'autorisation de s'appuyer à l'enceinte..
Poux (J.), La Cité de Carcassonne, Privat 1927-1938, 4 tomes.

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