Après l'article fait par moi-même dans la Dépêche du Midi, vous trouverez ci-après le discours dans son intégralité de M. le maire, Gilbert De Paoli, lors de cette inauguration devant les officiels et des habitants.-----------------------
"Me. la Conseillère régionale, Ms.le député-maire de Limoux, le Président du Conseil Général, le Conseiller général, Mesdames et Messieurs les élus, chers amis.
Je vous remercie tous de votre présence aujourd’hui pour inaugurer l’aménagement de cette partie du village et notamment cette construction, ce local communal.
Mais bien sûr, comme vous le savez, ce n’est pas uniquement de cela dont il s’agit et si vous le permettez, j’aimerais refaire l’historique de ce site :
Avant le 19 juin 2006, à cet endroit précis, se dressaient deux maisons d’habitation qui s’élevaient sur trois niveaux. Le 19 juin 2006 à 14h00, ces deux bâtiments se sont subitement écroulés.
En évoquant cette catastrophe, je parlerai de sinistre et non pas de drame car, par chance, aucune victime n’a été à déplorer. Pourtant, ces deux maisons devaient être occupées quelques semaines plus tard mais par chance ne l’étaient pas à ce moment là. Une demi-heure avant l’écroulement, une maman accompagnée de ses deux enfants passait au pied de ces deux maisons.
Les dégâts vous vous en doutez ont été très importants :
en plus des deux maisons, c’est également une grande partie du matériel de l’exploitation viticole de la famille Fabre, qui se trouvait dans une des deux maisons, qui a été enfouie sous les gravats, ces gravats qui ont roulé jusqu’aux maisons situées en contre bas en emportant sur leur passage les rambardes de sécurité, en détruisant les deux garages communaux dans lequel d’ailleurs se trouvait un véhicule, endommageant la voirie et fragilisant le soutènement de la ruelle au dessus, la petite circulade.
Si on ne parle pas de drame, il n’en reste pas moins que cet évènement fut un choc pour toute la population et un traumatisme pour certains, comme pour la famille Fabre, déjà éprouvée un mois auparavant par la disparition de Jean-Louis, le père de Vivien et le fils de Jean.
En parlant de douleur, je tiens à rappeler votre visite, Ms. Dupré et Durand, vous qui dans les jours qui ont suivi, êtes venus apporter votre soutien moral aux personnes les plus touchées. Soyez en remerciés.
Avec ce sinistre, le village s’est retrouvé coupé en deux. La circulation a été rendue impossible pendant pas mal de temps, trop longtemps. Tous les services ont été perturbés (poste, transport scolaire, ramassage des ordures ménagères et la circulation bien sûr de tous les véhicules).
Quelques semaines après l’effondrement de ces deux maisons, une procédure de péril imminent a été lancée par mon prédécesseur. Les experts qui ont été nommés ont conclu à la responsabilité du propriétaire d’une des deux maisons, Mr Bowman, qui a été mis en demeure de réaliser les travaux de mise en sécurité, à savoir la démolition des pans de mur restants et le nettoyage du site. mais celui-ci ne s’est pas exécuté et il faut dire qu’à part quelques courriers, rien n’a vraiment été fait pour faire comprendre à ce Monsieur que, malgré le préjudice qu’il venait de subir, il devait se conformer à la loi.
La procédure n’a donc pas été menée à son terme et aucune autre solution alternative n’a été proposée pour la mise en sécurité du site et donc pour la protection des habitants contre un nouveau risque d’effondrement des parties restantes. Du coup, Bellegarde du Razès a fini par être appelé ici et ailleurs, ironiquement, même si cela ne prêtait pas à rire, « Beyrout du Razès ».
Cette situation est donc restée figée jusqu’à l’arrivée de la nouvelle équipe municipale. La résolution de ce problème n’était pas clairement inscrite dans notre profession de foi car nous ne connaissions pas exactement la situation juridique mais nous savions pertinemment que ce dossier serait le premier qu’il nous faudrait traiter. Là où certains n’avaient pas su, pas pu ou pas voulu trouver la solution à cette pénible situation, il allait nous falloir être efficaces dans nos actions pour répondre enfin à l’attente des Bellegardois.
J’ai donc tout repris depuis le début en lançant une nouvelle procédure de péril imminent et en nommant de nouveau un expert. J’ai très rapidement demandé à Mr Coron, Sous préfet de Limoux de l’époque, ainsi qu’à Mr Raynaud, Président du Conseil Général de l’époque, de venir sur place pour les sensibiliser à l’urgence d’agir et pour leur demander de l’aide, bien sûr. Leur réponse, lors de la visite de chacun fut identique : « dépêchez-vous, trouvez une solution et nous vous aiderons ». Mais quelle solution puisque Mr Bowman ne répondait pas à ses obligations.
J’ai donc signifié à ce Monsieur, très fermement et en lui fixant une date butoir, que les travaux nécessaires à la mise en sécurité seraient lancés très rapidement par la municipalité et qu’ils seraient bien sûr à sa charge, à moins qu’il n’accepte une solution alternative…
Et nous avons finalement proposé à Mr Bowman et à ses avocats qu’il nous cède gratuitement la parcelle de terrain en échange de la fin de la procédure, charge ensuite à la commune de faire face seule à la responsabilité de la mise en sécurité du site et à sa réhabilitation. Mr Bowman a fini par accepter cet accord et la commune est devenue propriétaire du terrain… mais aussi du problème.
Nous avons ensuite bénéficié de la générosité de Mr Vivien Fabre qui nous a proposé la cession gratuite de sa parcelle, ce qui nous permettait je dirais d’être maîtres à bord et d’être enfin en mesure de tenter de régler ce problème.
Mais bien sûr pas sans un soutien financier. Et à cela, l’état, la Région et le Département ont répondu présents et favorablement à nos demandes de subvention.
Cc’est dès le mois de septembre 2008, seulement quelques mois après les premières démarches et les premières négociations que les travaux de démolition et de nettoyage du site commençaient… enfin.
Deux ans et demi après la catastrophe… mais seulement six mois après l’arrivée de la nouvelle équipe municipale.
Fin 2008, la carcasse de ce local était en place. Il a fallu ensuite presque deux ans et deux phases de travaux pour que ce quartier retrouve une âme et l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui. Et cela, grâce bien sûr, à la volonté de la municipalité mais grâce aussi au soutien financier de nos partenaires.
C’est pourquoi, au nom du Conseil municipal et au nom de toute la population de Bellegarde, je suis heureux aujourd’hui de pouvoir vous adresser Madame et Messieurs les représentants de l’Etat, de la Région et du Département mes plus sincères et plus chaleureux remerciements car sans vous, il reste entendu que cette opération n’aurait jamais pu voir le jour.
Je souhaite également remercier les entreprises qui ont travaillé sur ce site, l’entreprise GERLERO, spécialisée dans la démolition, l’entreprise PER, représentée par Mr YORK et Mr SENN, pour la construction du local, L’entreprise Labatut, représentée par Philippe LABATUT pour les travaux de construction de mur de soutènement, l’entreprise RESCANIERES, représentée par Mr Crayssat pour tous les travaux de voirie et d’aménagement. Les Ateliers du Cers représentés par Mr Ratabouil pour tous les très bons et très beaux travaux de ferronnerie que vous pouvez voir autour de nous.
L’aménagement intérieur du bâtiment, à la charge de la commune, a été réalisé par les employés communaux mais aussi pour la partie électricité par l’entreprise Roger MICHEL de Belvèze.
Je commettrais une grosse erreur, une énorme erreur, en oubliant de remercier les bénévoles qui ont pris à leur compte l’aménagement des abords, des espaces verts et des talus, sous le contrôle et les conseils de Mr Baron du Conseil Général.
Je terminerai, Mesdames et Messieurs, en disant que toute l’énergie passée dans les actions menées par la nouvelle équipe municipale, telles que celles-ci, cette énergie, nous la puisons dans ce sentiment de solidarité, et surtout dans cet esprit d’équipe et dans la dynamique qui caractérise notre village, à travers ses représentants et ses habitants. Voila, j’en ai terminé. Encore un grand merci à vous tous pour votre présence et pour votre soutien.
"
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