C'est le temps des vendanges depuis quelques jours et nous avons voulu connaître celles d'antan. Qui de mieux, pour cela, qu'Emmanuel Lanes, centenaire plus 3 ans pour nous faire revivre ces vendanges.
« Ici, comme ailleurs, les vignes étaient importantes. Je travaillais chez un grand propriétaire, M. Marquié, mais lui il vendangeait...en novembre.
Avant la guerre, j'ai connu la serpette pour couper les raisins, et quelquefois en même temps que la grappe il y avait un bout de doigt, eh oui c'était dangereux. Puis le sécateur l'a remplacé. Ce que nous redoutions le plus c'était la pluie, car la terre devenait comme de la colle et nous n'arrivions pas à marcher. Moi j'étais porteur attitré avec la hotte en fer et j'en faisais des voyages ! Après le raisin était mis dans des cuves bien lavées.
Certains propriétaires avaient leur cave particulière chez eux, car il n'y avait pas de cave coopérative. Les « petits » faisaient appel au pressoir communal qui passait de maisons en maisons et avec l'aide des voisins nous vidions le raisin dans le pressoir.
Le marc nous l'apportions à la distillerie de Belvèze et suivant l'importance des vignes nous avions droit à un peu d'eau de vie. Mais un ariégeois , M. Loubet, venait dans chaque village avec son alambic et il faisait notre eau de vie avec le vin.
Il vit avec Pierrette, sa fille, il lit beaucoup, regarde les matchs de rugby à la télé. « Ici, tu vois nous ne voyons personne, c'est fini le temps où on se regroupait à la veillée pour discuter... »Aujourd'hui, papy, c'est un autre temps, le temps du « chacun pour soi ». J. Sarda.
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